Sunday, April 26, 2015

Alain Bashung - Comme Un Légo
























A philosophical treatise in the form of a song written by Gérard Manset. The late and great Alain Bashung (1947-2009) included a version of this song in his last 2008 album "Bleu pétrole". Bashung, who was seriously ill at the time, sung it with the lucidity and sparseness of an artist that having reached the top and knowing the end is near, shares his last thoughts with cut knife precision and directness. The song comments on the human condition by comparing it to the bricks of a lego game, looking into a musical microscope and staring at the universe and at man's folly of ambition, steel and emptiness. Echoing T.S.Eliot's "The Hollow Men", the song ends the way "... the world ends, not with a bang but a whimper." 

Comme Un Légo

C'est un grand terrain de nulle part
Avec de belles poignées d'argent
La lunette d'un microscope
Et tous ces petits êtres qui courent

Car chacun vaque à son destin
Petits ou grands
Comme durant les siècles égyptiens
Péniblement...

A porter mille fois son poids sur lui
Sous la chaleur et dans le vent
Dans le soleil ou dans la nuit
Voyez-vous ces êtres vivants ?
Voyez-vous ces êtres vivants ?
Voyez-vous ces êtres vivants ?

Quelqu'un a inventé ce jeu
Terrible, cruel, captivant
Les maisons, les lacs, les continents
Comme un légo avec du vent...

La faiblesse des tout-puissants
Comme un légo avec du sang
La force décuplée des perdants
Comme un légo avec des dents
Comme un légo avec des mains
Comme un légo...

Voyez-vous tous ces humains
Danser ensemble à se donner la main
S'embrasser dans le noir à cheveux blonds
A ne pas voir demain comme ils seront...

Car si la Terre est ronde
Et qu'ils s'agrippent
Au-delà, c'est le vide

Assis devant le restant d'une portion de frites
Noir sidéral et quelques plats d'amibes
Les capitales sont toutes les mêmes devenues

Aux facettes d'un même miroir
Vêtues d'acier, vêtues de noir
Comme un légo mais sans mémoire
Comme un légo mais sans mémoire
Comme un légo mais sans mémoire

Aux facettes d'un même miroir
Vêtues d'acier, vêtues de noir
Comme un légo mais sans mémoire
Comme un légo mais sans mémoire
Comme un légo mais sans mémoire

Pourquoi ne me réponds-tu jamais ?

Sous ce manguier de plus de dix milles pages
A te balancer dans cette cage...
A voir le monde de si haut
Comme un damier, comme un légo
Comme un imputrescible radeau
Comme un insecte mais sur le dos
Comme un insecte sur le dos
Comme un insecte sur le dos

C'est un grand terrain de nulle part
Avec de belles poignées d'argent
La lunette d'un microscope
On regarde, on regarde, on regarde dedans...

On voit de toutes petites choses qui luisent
Ce sont des gens dans des chemises
Comme durant ces siècles de la longue nuit
Dans le silence ou dans le bruit...
Dans le silence ou dans le bruit...
Dans le silence ou dans le bruit...

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